Il était aussi Docteur honoris causa de l’Université des sciences humaines de Strasbourg.
A deux reprises ( 1966-68 et 1973-75), il fut Directeur d’Etudes associé à la 5e section(sciences religieuses) de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris). Il y dirigea le Laboratoire Systèmes de pensées en Afrique noire, associé au CNRS.
De 1987 à 1991 il était Président du Conseil scientifique du Musée Royal d’Afrique Centrale (Tervuren). Il a été membre de l’Académie royale des Sciences , des Lettres et des Beaux Arts de Belgique.
Sa passion pour l’art ne s’est jamais démentie. Il vécut de 1949 à 1951 dans un phalanstère d’artistes appelé Les Ateliers du Marais aux côtés du peintre Alechinsky, qui l’entraîna dans le mouvement COBRA en tant qu’écrivain et cinéaste. Il consacra par la suite divers articles et films à ses amis Alechinsky, Dotremont et Reinhoud, ainsi qu’à Magritte et Ensor.
Il apprit l’art de filmer comme assistant d’Henri Storck (1947-49) durant la fin de ses études à l’ULB.
Lorsque celui-ci l’entraîna jadis à Paris pour l’assister dans le tournage du film Rubens, le professeur Georges Smets, qui allait devenir le premier président du CIFE (voir plus loin), lui dit « J’espère que vous ne tournerez pas mal ».
Luc de Heusch réalisa des films ethnographiques ou historiques en Afrique :
Rwanda, tableaux d’une féodalité pastorale (1956) ,
Fête chez les Hamba (1956, nouvelle version en 1998),
Sur les traces du renard pâle (1984 ;
Une République devenue folle :
Rwanda 1884-94 ( 1996).
Il est aussi l’auteur de portraits sociologiques de la Belgique qui procèdent d’une espèce d’ethno-fiction :
Gestes du repas (1958),
Les amis du plaisir (1962),
Les Amis du plaisir trente ans après ( 1995).
Il évoqua l’histoire chaotique de son pays déchiré par la querelle des Flamands et des Wallons dans Quand j’étais Belge (1999).
Il réalisa aussi un film de long métrage : Jeudi on chantera comme dimanche ( 1967), tourné dans la banlieue industrielle de Liège, dont les ouvriers étaient prisonniers à cette époque de l’économie dite de consommation .
Il fut l’un des promoteurs de l’anthropologie visuelle, aux côtés de son ami Jean Rouch, en tant que Secrétaire général-adjoint du CIFE (Comité international du film ethnographique) devenu CIFES en 1958 par l’adjonction de l’adjectif « sociologiques», à l’instigation d’Edgar Morin. Celui-ci préfaça l’étude pionnière que Luc de Heusch écrivit à la demande de l’UNESCO et publiée sous le titre Cinéma et sciences sociales.Panorama du film ethnographique et sociologique (1962).