L’un des rares documents sur la vie quotidienne et cérémonielle d’un village dans la forêt congolaise, à la fin de l’époque coloniale.
Nous sommes en 1954, au village de Poungou-Djouké. Le jour se lève sur la grande forêt, au coeur de
cet Immense pays qu’on appelait alors leCongo Belge, Là vivent de nombreuses petites communautés
familiales, attachées à leur indépendance: les Harnba. Chacune regroupe quelques villages.
L’autorité est partagée entre les chefs de lignage et les membres d’une confrérie masculine: les Maîtres
de la forêt.
Tangou va saluer son ami Djowo dans l’enclos où il vit avec ses deux épouses, Une voisine, Kousou,
enceinte de quelques mois, a convoqué un magicien guérisseur qui préside au rituel de grossesse
destiné à fortifier l’embryon et à faciliter la naissance,
Les jeux des enfants, les jeux de l’amour; Djowo se joint au Conseil des Maîtres de la forêt pour juger
une palabre d’adultère, Djowo, qui a hérité du collier de dents de léopard de son père défunt, est
initié aux mystères de la confrérie des Maîtres de la forêt, Tangou, qui vient d’épouser la jeune
Ekodi, rassemble avec l’aide de son père et de son chef de lignage des cadeaux pour son beau-père:
chez les Hamba, le gendre est le débiteur perpétuel des parents de sa femme,
Une grande cérémonie réunira bientôt, il quelques heures de marche, à Mbiekoumbou, tous les hommes
qui ont reçu en mariage une fille originaire de ce village, Tous ces gendres ou beau-frères sont tenus
d’honorer leur parents par alliance par un don solennel de nouveaux biens matrimoniaux (monnaies
traditionelles de fer ou de cuivre, billet de banque, cotonade, chèvres, etc),
Les Maîtres de la forêt de tous les villages voisins se rassemblent à Mbiékoumbou où un grand festin
leur est offert,
Les danseurs rituels, représentant les divers images qui participeront à la fête, se maquillent. Ils
surgissent enfin de la forêt, La tête couverte d’un bonnet orné de plumes d’aigle, le visage
magnifiquement décoré de motifs géométriques, ils s’avancent par petits bons vers le centre du village
où la foule les attend, le lendemain, en présence des Maîtres de la forêt, les couples s’avancent à tour
de rôle vers un hérault chargé de faire connaître à tous la générosité des gendres invités à
comparaître, Les hommes, accompagnés de leur épouse, se présentent l’un après l’autre devant leur
beau-père ou un beau-frère et déposent il ses pieds les dons qui scellent l’alliance matrimoniale
exaltée en ce jour avec une solennité particulière.
1955. 16 mm., noir et blanc, 55\’. Nouvelle version 1998.
Réalisation, scénario et prises de vues: Luc de Heusch
Production: Luc de Heusch pour l’IRSAC (Institut pour la Recherche Scientifique en Afrique Centrale) 16mm, noir et blanc. Nouvelle version (1997): 55’
Le film a été restauré grâce au soutien de la RTBF, la FOBRA (Fondation belge pour le recherche scientifique), le Fonds Henri Storck, la Cinémathèque Royale de Belgique.
Voix: Jean-François Bastin et Marc Moulin.
Montage: Emmanuel Dupuis.
Sonorisation: Jean-Claude Boulanger.
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