Jeudi on chantera comme dimanche

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Les déboires d’un conducteur de bus (Bernard Fresson) qui, lassé de transporter vers l’usine les ouvriers de la grande banlieue de Liège et des villages périphériques, aspire à devenir indépendant alors qu’une grève éclate.
Il paiera très cher son indépendance. Portrait sociologique de la société dite de consommation.

 

1967. 35 mm., noir et blanc, 90′

 

Réalisation : Luc de Heusch
Scénario : Luc de Heusch, Hugo Claus et Jacques Delcorde
Musique : Georges Delerue
Interprètes principaux : Marie-France Boyer, Bernard Fresson, Etienne Bierry.

Directeur de la photographie : Fernand Tack.
Cadreur : Roland Delcour assisté de Maurice Raymakers, Stéphane Adam, Charlie Van Damme
Montage: Suzanne Baron
Décors: Monique Perceval
Direction de production: Viviane Massot et Jacqueline Pierreux

Producteur délégué: Henri Storck
Une coproduction franco-belge: Les Films de la Toison d’or (Bruxelles), Les Films de l’Hermine (Paris)

 

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L’action de ce film de fiction se déroule à Liège. Jean, conducteur de bus, en a assez de transporter vers l’usine les ouvriers métallurgistes de la grande banlieue périphérique et des villages voisins. Les horaires de travail l’empêchent de voir sa fiancée Nicole, vendeuse dans un grand magasin.Il veut être libre, heureux. 
Le bonheur est là, à porter de main: s’il pouvait trouver cinquante mille francs, il pourrait devenir indépendant. Son rêve est d’acheter un camion d’occasion et de se lancer dans le transport . Nicole gagne le second prix , un mobilier complet, dans un concours publicitaire, parfaitement abêtissant et ridicule,. Jean devient le chauffeur d’un marchand jovial mais inquiétant, (Devos) qui lui rachète le mobilier et lui propose un marché: en travaillant trois 
mois gratuitement pour lui , le camion qui sert à ses affaires, lui appartiendra. Devos tient du camelot et de l’aigre-fin. Il achète et vend « tout ce qui est nécessaire au bonheur de l’homme ». Voyageur de commerce, il convainc ses clients par de belles paroles. Jean l’accompagne dans ses tournées comme chauffeur et manutentier. Il s’amuse beaucoup. Il croit s’être engagé sur le chemin de la liberté.
A l’usine que Jean vient de quitter, une grève éclate. Jean se brouille avec ses anciens camarades. Devos lui apprend les ficelles du métier. Un jour Jean assiste, écoeuré mais impuissant, à une saisie judiciaire au cours de laquelle Devos rachète cyniquement à bas prix, les meubles et objets ménagers qu’il a vendus à un ouvrier gréviste devenu insolvable. Sur le chemin du retour, la colère de Jean éclate .Il arrête brusquement le camion en rase campagne et jette sa cargaison sur le pavé. Le lendemain matin Devos, menaçant vient lui réclamer des comptes. Pour rembourser le montant des dégâts, Jean cherche en vain du travail avec son camion. Devos l’engage alors à nouveau comme chauffeur non rémunéré.Mais cette fois ,pour un travail dégradant. . Jean, tente à présent de faire du transport à son compte. Mais le camion donne d’inquitétants signes d’épuisement. Jean est obligé de le 
revendre Devant son acheteur-un jeune travailleur comme lui-il retrouve le langage cynique de Devos.
Deux messieurs très distingués, aimables et souriants, vont peut-être tirer Jean de ce mauvais pas. Ils s’apprêtent à lancer le nouveau camion Galaxair, appelé à révolutionner le Marché Commun. Ils offrent le crédit total. A condition que Jean et Nicole, qui s’apprêtent à se marier, acceptent de se prêter à une opération publicitaire de grande envergure. Un mois plus tard, Jean et Nicole, mitraillés par les flashes des photographes de presse, se marient dans une ambiance de foire commerciale. On lui remettant la camion flambant neuf l’organisateur de cette étrange cérémonie, lui remet » les clés du bonheur » .Mais Jean vient de signer vint-quatre traites. Gagnera-t-il cette course au bonheur? L’histoire recommence.

 

Jean est conducteur de bus dans une grande usine métallurgique à Liège. Nicole, sa 
fiancée, gagne un prix en espèces dans un concours publicitaire. Le bonheur est là à portée de main. Pour acquérir un camion et devenir indépendant, Jean s’associe à un trafiquant sans scrupule. Un film sur la réalité de tous ces ouvriers qu’il soient flamands, wallons, turcs ou grecs, dans cette société dite de consommation où les gens sont vraiment prisonniers de leur conditions de vie, sans doute aisées à l’époque, mais lugubres(…) il y a une grande tristesse dans ce film, qui n’est que superficiellement une comédie.
Luc de Heusch, cinéaste et anthropologue .