Trains de plaisir

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Dans le diptyque fondateur qu’Henri Storck a consacré à sa ville natale, alors qu’Images d’Ostende était une immersion dans les éléments marins, Trains de plaisir s’attache à l’élément humain. La plage et les baigneurs, attitudes et gestes.

Tout est une question de regard. Qu’est ce qui se passe sur le sable? On peut parler pour ce film de croquis et de portraits, de petites touches pointillistes qui s’organisent dans la description amusée et chaleureuse d’un dimanche d’été aux bains de mer. Il y a les verticaux, les baigneurs qui se ruent dans les flots et les horizontaux, les dormeurs, les adultes et les enfants, ceux qui ont un maillot et ceux qui ont un costume chapeau, les pieds nus et les en souliers, les belles baigneuses et les regardeurs. Il y a du Doisneau et du Cartier-Bresson dans les plans immobiles et des mini scènes proches du gag: l’agent de police qui vient rectifier la place correcte d’une bretelle sur l’épaule d’une baigneuse, bretelle qui glisse nonchalamment dès qu’il a tourné le dos…

 

Reportage : Henri Storck

 

35mm/N & B/8’/1930

 

Tout ceci constitue un ensemble de scènes prises sur le vif qui témoignent d’un sens aigu de l’observation narquoise et gui ne sont pas sans évoquer la cocasserie des tableaux de James Ensor qui, lui aussi, faut-il le dire, fut inspiré par les foules d’Ostende. On notera encore que loin d’avoir perdu son pouvoir d’humour, ce très court métrage a gagné par le temps une acidité supplémentaire qui s’ajoute à l’intérêt rétrospectif du document d’époque.

Jacques Polet, Revue belge du cinéma, août 1979.

 

Les gazettes ont publié cette étonnante nouvelle: l’Amérique achète des films belges! Sans doute il faut réduire ce prodige aux proportions exactes: un cercle d’avant-garde a délégué en Europe un acheteur chargé de s’informer de la valeur des productions d’avant-garde dans les pays européens. Pour la Belgique, le choix des Américains s’est porté sur un film de Charles Dekeukeleire et sur une œuvre récente d’Henri Storck : ce Trains de plaisir qui fut le clou des séances que le Congrès du cinéma indépendant consacra aux Actualités.

Julien Flamant, La Vie, février 1931.

 

Les gestes et les physionomies d’individus surpris au hasard dans la foule prennent un caractère exemplatif caricatural, poétique ou émouvant. l’évocation d’un milieu social typique rejoint celles de Bruegel, Bosch, Ensor ou Permeke.

Paul Davay, Cinéma de Belgique, 1973.

 

Oh! … pépères, mémères, cachalots belges, pipelets, podâgres et boufres, Storck vous immortalisa dans un film solaire.

Michel de Ghelderode, Revue Tribord, n°8, août 1931.