Fenêtre ouverte (La)

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Un des premiers films européens: une commande culturelle, qui va permettre à Henri Storck de continuer une œuvre personnelle, c’est-à-dire d’aborder un tableau comme un cinéaste, d’entrer dans la peinture et dans le sujet en les cadrant autrement, en leur ouvrant l’écran comme un champ fictionnel et émotionnel. Le tableau sort de son cadre pour entrer dans celui du cinéma. Double ouverture.

La première est historique. C’est le sujet même du film: 59 tableaux de paysage vont sortir de la fenêtre ouverte de Marie, et l’on passera du sacré au pro-fane, de l’intérieur et de l’intériorité à la représentation du monde et de la nature. La seconde est liée à la représentation: comment concilier l’espace d’un tableau et l’espace d’un photogramme ? Ceci posé, on est convié à un tour-opérateur culturel par paysages interposés. De Bosch à Turner, des primitifs flamands à Manet, de Rubens à Monet. La chronologie est respectée mais il y a le bonheur de l’œil. Le rythme du film laisse le temps du regard, le bonheur de voir… L’ œil est ravi. Parfois l’oreille est saturée. Mais Henri Storck gagne ses galons de grand imagier qui sait voir dans les tableaux les détails qui font récit.

 

Réalisateur : Henri Storck

Assistants-réalisateurs : Robert Angell, Georges Rosetti

Argument : Jean Cassou

Commentaire : Jean Raine et Georges Rosetti dit par Roger Pigout (version française)

Images : Cyril J. Knowles B.S.C. assisté de Frank Kingston et Arthur Lemming

Prise de son : Kees Krienselocker, Caen Bouwhuis et Jan Wiegel Labo Rank London, Rijksvoorlichtingsdienst, La Haye

Montage : Henri Storck

Musique : Georges Auric

Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction d’Eduard Van Beinum, Cinetone Studios, Amsterdam

Lieux de tournage : Rijksmuseum (Amsterdam), Musée des Beaux-Arts (Bruxelles), Musée des Beaux·Arts (Gand), National Gallery· Tate Gallery – Wallace Collection (London), Louvre – Petit Palais· Jeu de Paume (Paris), Mauritshuis (Den Haag)

Production : Artifex Film avec Prociné (Bruxelles), Crown Film Unit (Londres), Films d’Ariel/Paris]

Directeur de production : S.I. van Nooten

Assistants de production : Alphonse Steppé, Serge Lovrix

Secrétaire de production : Else d’Hollosy

Film de commande : A l’instigation des cinq pays signataires du traité de Bruxelles: Belgique, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Pays-Bas (Union de l’Europe Occidentale)

 

Version néerlandaise sous le titre Het open venster. Version anglaise sous le titre The open window, texte de A. Wheahey. 12 versions en langues étrangères

 

35 mm/couleur (technicolor)/ 18’/1952

 

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Contrairement à ce qui a été fait dans d’autres films du même genre, où la caméra s’interpose visiblement entre le spectateur et l’ œuvre d’art, nous nous sommes efforcés d’éliminer complètement les artifices de la prise de vue, d’escamoter pour ainsi dire la caméra de façon à plon-ger le spectateur dans l’univers même du tableau et en fin de compte dans le paysa-ge que celui-ci représente. Nous voulons que le spectateur, à travers l’art des peintres, découvre pour son compte le sen-timent de la nature, et jouisse à la fois de son émotion propre et de celle ressentie par l’artiste… Ainsi notre ambition n’est pas de faire une œuvre critique ou didactique.

Henri Storck, article de Jean R. Debrix, Les peintres paysagistes.

 

Un film documentaire d’une excep-tionnelle qualité destiné à célébrer les charmes respectifs de cinq pays sur les plans champêtre, sylvestre et bucolique et tels que les virent les peintres, des primitifs flamands aux impressionnistes (…) La caméra spéciale pour les prises de vues directes en technicolor est placée sur un chariot de travelling dont les allées et venues combinées avec de savants effets de balayages-panoramiques permettent de fouiller dans leurs plus intimes recoins les toiles des peintres choisis.

Jacques Guillon, Combat, 4 avril 1952.