Fils de Marc Chagall et de Edith Virginia Haggard, David McNeil est né à New York en 1946.
Trois ans plus tard, la famille s’installe au sud de la France sur les conseils de Pierre et Henri Matisse.
Au départ de Virginia, qui épousera Charles Leirens, photographe et ancien directeur du Palais des Beaux Arts de Bruxelles, David passera une enfance de pensionnaire jusqu’à ce qu’il rejoigne sa mère en Belgique en 62, puis émigre à Londres où vit déjà sa demi-sœur Jean.
Là, vers l’âge dix-sept ans, il s’initie au jazz, avant de revenir à Bruxelles y suivre des cours de théâtre chez Claude Etienne et d’apprendre la guitare, écrivant quelques chansons.
Parallèlement, il fait des expériences cinématographiques avec la caméra 16mm que Leirens lui a laissée à sa mort, tournant grâce à son argent de poche, avant de commencer, à l’âge de dix-neuf ans, un réel court-métrage : Le Puma aime la viande hachée , parodie du « Tigre aime la chair fraiche » de Claude Chabrol, film dont la copie a été perdue.
Sur le tournage de « Jeudi on chantera comme dimanche » que Luc De Heush tourne à Liège, il se lie d’amitié avec l’acteur principal Bernard Fresson, qui l’invite à Paris. Il y rencontre Roger Van Hool qui le fait engager comme comédien par Etienne Perrier dans « Des garçons et des filles » (1967). Grâce au cachet du film et l’aide de Paul Haesaerts, il parvient à tourner Week-end qui sera sélectionné au Festival Expérimental de Knokke-le-Zoute, et obtiendra le prix du meilleur court métrage de l’année 1967, décerné par le British Film Institute.
Le film de Perrier lui ouvre une carrière de comédien, que David délaisse rapidement, préférant la mise en scène, lui donnant de solides bases en ce qui concerne la direction d’acteur.
Après avoir sorti deux disques 45 tours en Belgique, il est engagé par Henri Storck, le nouveau compagnon de Virginia, en tant qu’assistant puis réalisateur de la secondes équipe sur Fêtes de Belgique où il apprend la technique du documentaire, par ailleurs il participe à la production scénique d’une fresque musicale, « Zigger-Zagger », au Théâtre National de Belgique dont il co-signe la partition, réalisant par ailleurs un long-métrage de commande : Overdrive , qu’il renie lorsque le film est détourné en « porno » par la maison de production. (1971)
Puis, après le tournage de What happened to Eva Braun , réalisé avec l’aide du Ministère de la Culture de Belgique, il tente de produire un long métrage Beautifull soup et monte pour ce faire une société de production « Timber Films ». Quelques actionnaires indélicats et surtout incompétents mais majoritaires, en profitent pour produire « Après le vent des sables », une ineptie qui ne sortira jamais sur les écrans, mais ruinera Timber Films et les rêves de cinéaste de David McNeil, qui, dépité, s’exile en France où l’attend, en consolation, une carrière parallèle d’auteur-compositeur-interpréte, mais non sans réaliser, avec les chutes de pellicule du navet, un court métrage pied-de-nez , montrant qu’avec trois francs six-sous et des idées on peut faire de bons films et avoir du succès : Les Aventures de Bernadette Soubirou seront choisies par Claude Lelouch pour être en première partie de « L‘Aventure c’est l’Aventure », le cinéaste français ayant découvert le film grâce à Jean Servais, qui l’avait accolé à un programme de ses propres courts-métrages, projetés dans une salle de Saint Germain-des-prés vers 1975.
Le métier de chanteur-auteur lui prenant de plus en plus de temps (Huit albums, deux Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros, Médaille d’Or de la S.A.C.E.M.), il repousse l’envie de tourner à nouveau, devenant par ailleurs l’auteur à succès de nombreux chanteurs, dont Julien Clerc, Alain Souchon et Yves Montand.
Plusieurs tentatives de productions, dues à ses amis Daniel Toscan du Plantier et surtout Claude Berri ne verront pas le jour, interrompus par la disparition de l’un et la maladie, puis la mort de l’autre.
Ayant obtenu le » Grand Prix de la Chanson Francophone de l’Académie Française », ce qui pour lui signifie l’aboutissement de son parcours d’auteur, il décide en 2O12, de renouer enfin avec le cinéma, et, attendant d’enfin produire son « Beautifull Soup », qui doit bien sûr être remanié, écrit un scénario de long métrage « Road Movie », qu’il veut réaliser dans les Ardennes, film plus modeste, qui lui permettra de renouer avec un métier qu’il n’aurait jamais dû, ni voulu quitter.
David McNeil a par ailleurs publié une quinzaine de livres pour enfants chez Harlin Quist, ainsi que huit romans et récits dans la collection Blanche de Gallimard.
Pour en savoir plus: http://www.davidmcneil.com/