1939 n’est pas une date neutre. Trois niveaux se mêlent dans ces images. D’abord, une mise en scène nationaliste avec l’énorme rassemblement de foule, poings levés, défilé de gymnastes, bannières immenses. A gauche, comme dans les autres régimes, on est dans la représentation à grand spectacle et à idéologie affirmée. C’était l’air du temps d’avant le désastre. Ensuite une revendication flamande identitaire magnifiant la terre et la beauté, le peuple flamand son histoire, son courage, son avenir et les combats que doivent mener les Vlaamse kamaraden. Enfin un discours socialiste d’union des travailleurs mettant en avant l’évangile de la fraternité, le droit à pouvoir travailler et manger. Les images d’Henri Storck sont au plus près de cette ambiguïté: les grands drapeaux avec le Lion des Flandres, les chants nationaux, les banderoles sociales et les discours de force, les pancartes avec le symbole du jour: un poing qui tient une massue/casse-tête. Parmi les leaders et les discoureurs: August Vermeylen, Paul-Henri Spaak, Camille Huysmans, Richard Declerck, G. Balthazar, Hendrik De Man, Arthur Gailly, Paul de Mont, Maurice Naessens.
Réalisation : Henri Storck
Camera : Paul Flon
Son : José Lebrun (Procédé Mélodium)
Production : CEP
Film en néerlandais intitulé : Voor recht en vrijheid te Kortrijk
35mm/N & B/13’/Juillet 1939