Il avait un désir et un vœu, prendre un cinéaste belge. Il appelle Storck pour faire des prises de vues un peu difficiles. On lui demande d’escalader avec sa kinamo une immense et mince cheminée d’usine pour avoir une vue générale du paysage, ce qu’il fait en voyant autour de lui les nuages filer à toute allure, en se souvenant surtout, qu’il était sportif et que c’était le lieu et le moment de faire preuve de son sens de l’équilibre et de l’acrobatie. Il reçoit des bravos mais il s’agit maintenant de monter dans des chariots de mine qui sont faits pour convoyer du charbon et brisent les os des imprudents qui les empruntent. la consigne, filmer tout sur les six cents mètres du trajet. Une fois ces deux missions accomplies (on aimerait voir ces images), la vérité dite au valeureux réalisateur : tous les cameramen de Gaumont avaient refusé de faire des images aussi risquées!
Et l’aventure ne s’arrêtait pas là puis’ qu’il s’agissait ensuite de descendre dans des tunnels congelés à-26° et de filmer à – trois atmosphères, avec décompression de plus d’une heure. Le verdict: Vous avez fait un très beau film qui reste lui aussi dans le tunnel puisque les citations qui en sont faites dans un film de Robbe de Hert, Henri Storck, témoin du réel, se sont trompées d’images et ne reproduisent pas celles de Storck.
Le négatif du film laissé à la société Franki n’a été retrouvé ni à son siège belge ni à son siège parisien. Bien dommage car si la réalisation était assurée par Storck, la prise de vue était faite par Kaufman, le chef opérateur de Vigo et Louis Berger devenu par après celui de Pabst.
Réalisation : Henri Storck
Prises du vue : Boris Kaufman et Louis Berger
Film de commande : Pieux Franki
35mm/N & B/20’/1932
Film détruit : Toutes les précisions de cette notice, puisqu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur le film lui-même, ont été racontés par Henri Storck qui a fouillé dans ses documents et sa mémoire le 9 juillet 1994.