Le modèle et la matrice de ce qui sera plus tard développé dans les Fêtes de Belgique c’est-à-dire le goût du folklore festif, l’envie de capter un état de société historique et sociologique dont personne dans ces années-là ne se souciait d’être l’archiviste, donc un document brut. Henri Storck a vu le mélange du civil et du religieux, du défilé et de la procession. Les sauvages en pagne de raphia, la troupe en uniforme, les fanfares, les jeunes filles déguisées en anges, les robustes couples des bals populaires se succèdent dans les fantasmes magnifiques d’une nation révélés par un montage très actif. Une grosse caisse solidement triviale précède une statue de la Vierge Marie totalement éthérée, l’évêque sous son dais bénit la mer avec tous les corps constitués tandis que les badauds et les gamins s’amusent ailleurs. Une série de plans simples et forts révèle l’inconscient d’un pays capté par un cinéaste qui a été le sismographe de toute cette agitation festive que maintenant nous pouvons lire et dont il a été l’ œil médiumnique.
Reportage : Henri Storck
35mm/N & B/7’/1930
Sans générique
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